L’animation image par image a été pour moi une aventure autodidacte, un terrain d’expérimentation. Au début de mon parcours, c’est dans le cadre d’expositions que l’animation a trouvé sa place, un médium vivant et dynamique pour exprimer des idées, des émotions, des atmosphères. Qu’il s’agisse de papier découpé ou de dessin traditionnel, chaque projet a été l’occasion de m’aventurer dans de nouveaux univers, de toucher à des matières et des textures variées. Les éléments, que ce soit le grain du papier, la fluidité des lignes ou la rigidité du découpage, deviennent autant de forces qui nourrissent l’animation, enrichissant chaque scène d’une dimension tactile et organique.
Chaque univers créé, qu’il soit onirique, poétique ou abstrait, est le fruit d’un dialogue intime entre la matière et le mouvement, un processus où chaque image, chaque geste figé, devient une fenêtre ouverte sur l’imaginaire. Et dans cette exploration sans fin, l’animation devient un laboratoire de formes et de textures où tout est possible.
« 47 Petits Singes » est une création de la compagnie Arkus. Il s’agit d’un spectacle pour lequel j’ai réalisé un film d’animation en papier découpé.
Générique réalisé en rotoscopie pour la chaîne Twitch « Ici_Vivie ».
La rotoscopie est une technique d’animation consistant à tracer, image par image, les contours d’une image filmée. Elle est utilisée pour créer des animations ou des effets visuels.
Dans le processus de création de mes films d’animation, je me laisse souvent guider par des éléments naturels. Cailloux, branches, feuilles et pierres, loin d’être de simples accessoires, ils deviennent des personnages à part entière, animés par le souffle du vent et la lumière changeante de l’extérieur.
Hors des contraintes d’un studio ou des réglages techniques précis, je choisit de tourner en plein air, là où la lumière se joue des ombres et où la nature elle-même devient le décor vivant de mes récits.
Le principe de l’animation image par image se déploie alors dans un dialogue intime entre la matière brute et le mouvement. Chaque geste est capturé, chaque transformation minutieuse de l’objet, qu’il soit un caillou ou une branche, devient une petite révolution. Ce travail de patience, où l’on pousse l’objet à bouger, à se métamorphoser, évoque un monde où la nature semble s'animer d’une vie secrète et insoupçonnée. Ce n’est pas une nature idéalisée, mais une nature brute, changeante, souvent imperceptible, qui entre en interaction avec le processus créatif.
« Mue » est un film né de la résidence d’expérimentation « Après la mer », menée par la compagnie Mélocotòn.
Ces deux films font partie d’une trilogie inachevée pour l’instant. Ils sont le fruit d’une expérimentation visuelle réalisée in situ, en l’espace de quelques jours. Canopée, taillis et graviers s’animent dans une chorégraphie à la fois minérale et organique.